Au crépuscule, elle se terre
Au coin de la ruelle d'un quartier
Devant le soleil qui touche la Terre
Elle reste, dans l'immobilité ...
C'est seulement quand la nuit pointe
Et qu'elle couvre la ville de son manteau d'obscurité
Qu'elle ose sortir sans crainte
Pour se balader dans ce labyrinthe piégé ...
Au milieu des ombres qui dansent
Elle rencontre son univers ...
C'est dans cette terrifiante ambiance
Qu'elle retrouve ses repères ...
Poupée de fer ...
Le cliquetis de ses chaînes
Et ses yeux de mystère
Cachent sa terrible haine ...
Cette colère inexprimée
Enfouie en elle la dévore lentement ...
Dans les plus sombres secrets
Elle meurt doucement ...
Une époque qui l'a abandonnée ...
Repoussée dans ses habitats salis
Par la fierté trop grande de l'humanité ...
Dans cette ville vide, les murs hurlent de mépris ...
C'est pour cela qu'elle sort le soir ...
Pour hurler avec eux et les écouter ...
Seule, dans cette rue, dans le noir
Elle se sent appelée ...
Seule, dans cette rue, dans le noir ...
Elle attend la fin de sa vie ...
Seule, envahit par le désespoir ...
Princesse de la nuit ...